« Le trait en un seul geste,
dans sa seule liberté, comme une écriture qui se courbe et se tend
pour faire vibrer cet espace en mouvement, Kitty Holley se concentre
sur le trait, comme une danseuse sur une figure, recherchant la
balance rythmée des contraires. Elle trouve ce point d’équilibre
entre les parties bien terriennes et l’espace pur et blanc, comme
une apesanteur qui suspend l’harmonie des formes pleines, comme le
cheminement intérieur d’une spirale éclatée d’un monde presque
cosmique où l’eau, l’air et la terre deviennent une musique de
l’impalpable. »
Catherine Pointud 1991
« Je connais l’œuvre de
Kitty Holley depuis de nombreuses années. Et c’est justement
parce que j’ai suivi son évolution que je puis affirmer le sérieux
de ses projets et de ses réalisations. Son style est maintenant bien
affirmé et l’ampleur de sa pensée plastique paraît évidente. La
force, la clarté, la grandeur : que demander de plus ? »
Jean Dewasne 1996
Académie Française des Beaux Arts
« L’œuvre de Kitty Holley
s’inscrit dans la tendance de l’abstraction gestuelle, affirmée
par une pensée plastique où dominent la clarté et le goût du
monumental, connexe a son intérêt pour la danse contemporaine et la
danse indienne qu’elle a étudiées avec passion. Exposant à Paris
ou à Hong Kong elle fait partie de ces plasticiens pour lesquels le
voyage est une seconde nature »
Gilles Castro 1996
Directeur
de l’Alliance Française de Pondichéry, Inde
« Deux mots pour vous
approcher de l’atmosphère contenue de son œuvre récente. Comment
dire ? Œuvre qui reflète le Japon, qui parle des liens entre
sacré et profane, des rituels, ténèbres, divinités, balance
fragile et puissante ou musique et danse inspiré par le buto,
kagura, macumba, bharata nathyam ; œuvre qui s’inscrit dans
la transposition plastique, répercussion des intimités du sacré
aux symboles liés au monumental, entre l’équilibre, la fêlure,
le déséquilibre, révélation à travers une morphocinèse
calligraphique. »
Augusto Pavanel 1997
Président des Artistes
Italiens de Paris
« De la curiosité en éveil
constant pour l’art, la littérature, la danse, le théâtre, les
voyages, de ce regard porté sur le monde, de cette humanité émane
une peinture qui met en scène le geste et la couleur, et en cela
crée des espaces de vertiges baignés de lumière immanente.
Dans un éblouissement la rétine
s’imprègne de ces couleurs franches qui semblent chercher en un
équilibre précaire, le centre et les limites de la perception.
Des fusées de couleurs dansent,
s’attirent et se repoussent en d’étranges maelströms qui
semblent nous happer, et nous entraîner dans une chorégraphie
tournoyante.
Ces désirs et ces émotions
ordonnés en une maîtrise paisible, nous dressent le portrait d’une
artiste généreuse : elle prend puis restitue.
Cette calme vitalité est une
allégorie de l’amour de vivre. »
Vincent Guzman 1998
« La démarche de Kitty Holley
est fondée sur la liberté d’expression issue d’un acte intuitif
afin de révéler l’existence de l’harmonie dissimulée comme un
processus naturel. »
Merkado 2003 (extrait de
« Traces… » texte du catalogue de l’exposition du
Museé du Donjon à Niort et du Musée Roybet Fould à Courbevoie)
« La danse des signes semble
un ballet bien réglé. Il y a peu de place pour le hasard. La
peinture de Kitty Holley paraît issue d’une gestuelle spontanée,
improvisée. N’en croyez Dans sa peinture, comme en musique, les
improvisations qui enchantent le plus sont celles que sous tend un
travail perpétuel, celui des gammes et des mouvements mille fois
répétés. »
Christian Gendron 2003
Conservateur en chef des
Musées de Niort
«Il y a dans
les tableaux de Kitty Holley une dynamique étonnante, et
parfaitement maîtrisée, qui révèle une pulsion vitale pleine de
force, d’énergie et d’équilibre dans l’organisation de
l’espace. Les couleurs sont vives et solaires : des rouges
et des noirs, des bleus et des verts, des courbes harmonieuses dont
les spirales évoquent d’amples notations chorégraphiques et
semblent être tout naturellement issues d’un mouvement intérieur,
certainement né de la musique, mais avant tout de la danse.
Elle crée des tapis qui sont
réalisés en Inde ou au Népal, en série limitée et qui portent
les noms évocateurs des danses qui ritualisent la vie autour du
monde. Elle a réalisé également une vingtaine de fresques murales
en carrelage ou en marbre dans des halls d’entrée d’immeubles de
la région parisienne
Elle s’intéresse à la créativité
chez l’enfant et anime des ateliers d’initiation à l’abstraction
par le mouvement, tant à Paris qu’à l’occasion d’exposition à
l’étranger, notamment à Pondichéry, et à Rio de Janeiro avec
les enfants surdoués des favelas.
Kitty Holley nourrit aussi son art
de ses nombreux voyages. Ses toiles paraissent l’expression du
sacré, les spirales de ses œuvres, simples ou doubles, évoquent la
relation de l’homme à la terre et à l’immense tournoiement de
l’univers. »
Adrienne Fontainas 2003
La peinture et l’action
« D’abord le silence, le vide
refuge, l’instant d’apesanteur
où l’esprit se règle sur une autre
fréquence presque cosmique
Concentrée, Kitty Holley
jauge, toise l’espace de la toile vierge plein de promesses, de
perspectives, de voyages
Elle estime, devine
ses lignes de force encore secrètes
Puis le doute se
dissipe et l’idée trouve son évidence
Son chemin
Vient le corps à corps avec la
peinture
La musique pour
complice, plein décibels
C’est le tumulte, le
choc,
Full contact avec la
surface posée à même le sol
Antenne ou émetteur,
le pinceau cherche,
Révèle tour à tour
courbes et énergies,
L’encre comme point
d’ancrage à la composition,
Peut architecturer,
structurer
La valse des couleurs
Violentes, zen…
complémentaires
Et aussi sonores que
des tambours Taikos
Dans leur mouvement,
les arcs de cercles agencent leur chorégraphie
Pas de dripping
aléatoire.
Juste l’attaque
incisive, décisive du trait devenu sabre.
Seul l’acte de
peindre. L’action painting ou plutôt :
Abstraction gestuelle.
Une technique proche
mais un état d’esprit différent.
Pas de dramaturgie
romantique, de thanatos exacerbé dans ses œuvres
La seule force de vie
et son rayonnement sont célébrés
Au fil des expositions
Kitty Holley offre sur les cimaises,
L’expression d’un
essentiel, d’un influx aussi vital que la danse
Des toiles qui
fonctionnent d’ailleurs comme « la toile »
Un Network, une
puissance d’information
La connexion,
l’échantillonnage entre des milliers de données
Et stockées dans sa
mémoire vive.
Le moteur de recherche
de son imaginaire
Le dictionnaire
interne de Kitty Holley contient ainsi
Un vocabulaire quasi
cabalistique!
Macumbas, temples
shinto, cycles lunaires, Kolams, ying et yang
Merce Cunningham, tai
chi, techno transe, candomblé,
capoeira, yi king, chi
cong, hommes oiseaux, Saburo Teshigawara,
Sri Aurobindo, Jean
Dewasne, dogons, derviches, spinnakers…
Loin d’être un
inventaire à la Prévert ou Perec,
C’est de ce magma,
ce tissu de références et d’influences
Que se construit l’ADN
contenu dans ses tableaux
Le code génétique de
son action.
Une œuvre
« véhicule » tant la peinture est d’abord pour elle,
affaire de
communication et d’échange.
Cultures, langues,
écritures, calligraphies, croyances.
C’est transmettre,
de Pondichéry à Rio de Janeiro,
De Canton à Santiago
du Chili
Une vision personnelle
et intime
Mettre en lumière ce
qui relie les êtres,
Leur dénominateur
commun…
En cet itinéraire
ambitieux autant que nécessaire,
L’artiste décrypte
et rêve.
Comme si l’art, de
place en place pouvait trouver,
transportant ses
valeurs et ses richesses,
Sa route de la
soie .»
Philippe Coll de Vives
Kyoto 2008
"Ces sept kakemonos ont été exposés en 2007 à New York chez Eve Benesch Goldschmidt Fine Art sur la 70th sreet. L’abstraction gestuelle de Kitty Holley atteint ici une ampleur, une conséquence de l’implication du corps qui participe du geste tout à la fois libre et précis. Sa longue pratique de la danse, et plus particulièrement son initiation aux techniques chorégraphiques de Merce Cunningham et du Bharatha Natyam ont contribué chez l’artiste à approfondir son dialogue avec l’espace. Une danse originelle qui renoue avec les éléments, les mouvements de l’eau, de l’air, du feu. Les
panneaux de 2m10 sur 70cm des kakémonos deviennent les réceptacles des formes fluides. Les formes primordiales détiennent une énergie vitale, rendue visible par la peinture. Le temps circulaire de ses précédentes peintures s’est transformé dans une verticalité, un mouvement ascensionnel dans lequel les traces formelles sont celles des mouvements du corps dans l’espace. La peinture rend tangible un espace d’énergie. Kitty Holley dit transposer dans son corps une liberté qu’elle tente de traduire sur la toile. Des couleurs franches, tranchées, des rouges, des bleus, des verts qui gardent chacun leur autonomie pure. Des tons qui dispensent un rythme sonore et répondent aux principes vitaux fondamentaux. Nous plongeons dans un espace pictural pour une fusion relationnelle."
Lydia Harambourg
Paris 2013
«Inde, Brésil, Chine, Chili,
Japon…à chaque lieu sa perception, sa représentation. Au fil des
expositions, des explorations plastiques, c’est la démarche qui semble
se dessiner en filigrane, se deviner dans l’oeuvre de Kitty Holley. Un
travail qui scrute et arpente son thème récurent : les liens intimes,
intenses, que l’art et la science tissent ensemble. Suite à
l’installation sensorielle «Clusters» présentée à Paris en 2011, c’est
donc pour ce nouvel opus : Cap au Nord ! Avec pour nouveau cadre de
recherche la Finlande, où l’institut Français d’Helsinki a présenté ses
«Boréales». Un titre, réminiscence d’une aurore aperçue en 1971 d’un
hublot d’avion mais surtout l’appellation générique intégrant deux
autres thématiques, les «Planisphères» et les «Isobares» inspirées de
l’univers marin si familier à Kitty. Là, s’expriment en panoramique, les
fresques d’un monde vu d’en haut. D’un ciel devenu cosmique. Lignes de
force, fronts capricieux, masses et flux chromatiques, calligraphie des
strato-cumulus, cartographie des énergies, des pulsions, des torsions,
des pressions, des dépressions. Des visions satellitaires agitées ou
azurées. Des phénomènes aléatoires des cyclones et des pinceaux, d’une
palette de couleurs devenue météo. L’instantané d’un monde en mouvement
où le cercle, marque de fabrique de l’artiste, devient soudain cercle
polaire.»
Philippe Coll de Vives
"La peinture de Kitty Holley de 1998 nous offre ici une transition avec l’œuvre de sa mère. Superposée aux tracés larges et courbes du pinceau, une ligne rouge médiane et verticale est recoupée par d’autres, plus ou moins incurvées et qui forment ainsi une sorte de squelette de la peinture. La symétrie introduite par ces lignes évoque discrètement la structure de nombres d’œuvres de Francine, qui présentent une forme ou une figure centrale qui s’accomplit dans les Totems précédemment cités.
Mais, dans une période récente, la figure emblématique de l’œuvre de Kitty Holley c’est la sphère. En effet, Kitty Holley parcourt le globe en tous sens pour exposer, danser, travailler avec les enfants, aux Etats-Unis, au Canada, au Brésil, au Chili, en Inde, au Japon, en Finlande, etc., et naturellement partout en France. C’est proprement époustouflant. Si la représentation de la sphère est parfois fragmentée, pour signifier les ruptures qui menacent notre monde, elle est surtout l’image d’un dynamisme sans limites où la peinture vient rencontrer la science, et les sciences de la nature en particulier. Honneur au mouvement ! «Le mouvement à partir de l’image du globe terrestre, le cercle lunaire, les cinq éléments, les courants marins, les alizés, la course des nuages, le souffle du vent, la danse de l’énergie, et la pulsion de vie», pour citer Kitty.
En même temps que dans la peinture, Kitty Holley a évidemment baigné dans la musique dès son enfance, sa mère n’ayant jamais cessé de jouer, mais son moyen d’expression propre c’est la danse, en cohérence avec le dynamisme constant de sa production picturale. Une grande peinture de 2006 s’intitule La danse de l’énergie. Par ses larges tracés de pinceau elle donne plein sens à ces deux termes dont nous voyons les échos dans les peintures présentées ici.
Il faut encore mentionner les réalisations murales des années 1980 et les nombreux cartons de tapis des années 1990, encore marqués par l’abstraction géométrique. Dans les peintures les plus récentes de l’Hommage à Jean Dewasne, on voit comment Kitty Holley réinterprète des thèmes circulaires de Dewasne, qu’elle dynamise en introduisant au pinceau une forme à la fois de calligraphie et de dripping.
Son action artistique tente à rassembler les arts. Nouvel écho de la synesthésie du début du siècle dernier ? "
Gilles Courtois
Paris 2019
Paris 2019