2019 - DE MÈRE EN FILLE, TROIS GÉNÉRATIONS D'ARTISTES



Texte du catalogue - Gilles Courtois

"La peinture de Kitty Holley de 1998 nous offre ici une transition avec l’œuvre de sa mère. Superposée aux tracés larges et courbes du pinceau, une ligne rouge médiane et verticale est recoupée par d’autres, plus ou moins incurvées et qui forment ainsi une sorte de squelette de la peinture. La symétrie introduite par ces lignes évoque discrètement la structure de nombres d’œuvres de Francine, qui présentent une forme ou une figure centrale qui s’accomplit dans les Totems précédemment cités.

Mais, dans une période récente, la figure emblématique de l’œuvre de Kitty Holley c’est la sphère. En effet, Kitty Holley parcourt le globe en tous sens pour exposer, danser, travailler avec les enfants, aux Etats-Unis, au Canada, au Brésil, au Chili, en Inde, au Japon, en Finlande, etc., et naturellement partout en France. C’est proprement époustouflant. Si la représentation de la sphère est parfois fragmentée, pour signifier les ruptures qui menacent notre monde, elle est surtout l’image d’un dynamisme sans limites où la peinture vient rencontrer la science, et les sciences de la nature en particulier. Honneur au mouvement ! «Le mouvement à partir de l’image du globe terrestre, le cercle lunaire, les cinq éléments, les courants marins, les alizés, la course des nuages, le souffle du vent, la danse de l’énergie, et la pulsion de vie», pour citer Kitty. 

En même temps que dans la peinture, Kitty Holley a évidemment baigné  dans la musique dès son enfance, sa mère n’ayant jamais cessé de jouer, mais son moyen d’expression propre c’est la danse, en cohérence avec le dynamisme constant de sa production picturale. Une grande peinture de 2006 s’intitule La danse de l’énergie. Par ses larges tracés de pinceau elle donne plein sens à ces deux termes dont nous voyons les échos dans les peintures présentées ici.
Il faut encore mentionner  les réalisations murales des années 1980 et les nombreux cartons de tapis des années 1990, encore marqués par l’abstraction géométrique. Dans les peintures les plus récentes de l’Hommage à Jean Dewasne, on voit comment Kitty Holley réinterprète des thèmes circulaires de Dewasne, qu’elle dynamise en introduisant au pinceau une forme à la fois de calligraphie et de dripping.

Son action artistique tente à rassembler les arts. Nouvel écho de la synesthésie du début du siècle dernier ?"